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Portrait du mois: Ousmane Masseck Ndiaye ,une vie ,un vécu

Personnalité du mois :UNE VIE, UN VÉCU: Ousmane Masseck Ndiaye, itinéraire d’un Saint-Louisien

Même s’il ne s’agit pas ici de plagier Moumar Guèye, emprunter son « Itinéraire d’un Saint-Louisien » est le plus honorable acte qui soit pour retracer la vie et le vécu de l’ancien maire de la vieille ville. Ousmane Masseck Ndiaye, c’est en résumé l’histoire d’une vie aux côtés du Pape du Sopi et au service de Saint-Louis. Sa trajectoire politique est l’une des plus remarquables avec comme soubassement une confiance totale du président Wade, laquelle s’est matérialisée par sa désignation à plusieurs postes de responsabilités. Dans le gouvernement du Sénégal, de 2001 à 2009, Ousmane Masseck Ndiaye aura la charge de plusieurs postes ministériels. A son actif aussi, la mairie de la vieille ville, Saint-Louis, qu’il dirigera entre 2002 et 2009. Sa vie et son vécu laissent entrevoir un parcours de vrai combattant, fait d’embûches et couronné de succès. Malgré son départ du Pds pour Bokk Guis Guis de Pape Diop lors des législatives de 2012, il restera libéral jusqu’à sa mort « prématurée », en janvier 2013.

Son nom est intrinsèquement lié à celui du Parti démocratique sénégalais (Pds) partant au nom de Me Abdoulaye Wade. Militant convaincu, Ousmane Masseck Nidaye s’est érigé, à force d’abnégation et de loyauté, au rang des plus grandes personnalités sous le régime libéral. De Kébémer où il naquit le 14 juin 1955, il conquerra des territoires comme Saint-Louis avec des prouesses inédites qui feront de sa vie une réussite totale malgré le fait qu’elle soit relativement courte.

Contrairement à ce que seraient tentés de penser beaucoup de Sénégalais, Ousmane Masseck Ndiaye avait déjà une vie, un métier, avant l’accession même au pouvoir de son parti. Ses études, couronnées de succès, seront sanctionnées par l’obtention de diplômes en gestion des entreprises, en Diagnostic Economique des Firmes Internationales en France et au Sénégal. Cette trajectoire, qui n’a rien de politique s’il faut le rappeler, lui permettra d’occuper un poste de responsabilité à La Poste où il oeuvre en tant que responsable de la subdivision des achats d’abord et Chef de département des approvisionnements et marchés.

Une trajectoire politique réussie
À l’accession du Pds à la magistrature suprême, une carrière d’hommes d’Etat s’offre à Ousmane Masseck Nidaye, qui sera placé à des postes de responsabilité et d’influence d’une importance majeure. Plusieurs fois ministre, le natif de Kébémer et Doomu Ndar de cœur aura d’abord assuré la fonction de Secrétaire général de la présidence de la République entre 2000 et 2001. De même, il lui sera confié la direction du Programme de Construction et de Réhabilitation du Patrimoine de l’Etat (PCRPE). Ces différentes nominations témoignent, si besoin en est, du capital de confiance considérable dont il jouit auprès du Chef de l’Etat, Abdoulaye Wade.

Comme il fut de coutume chez le Pape du Sopi, les meilleurs élèves sont toujours récompensés avec des distinctions qui honorent leur conduite et ou rang. C’est ainsi que, populaire auprès de sa base de Saint-Louis, qu’il partage avec Mame Fatou Kairé, Ahmet Falla Baraya, Cheikh Tidiane Sy, Ousmane Ngom entre autres, Ousmane Masseck se verra promu à plusieurs postes ministériels. Son long séjour dans le gouvernement où il assume différentes charges n’est de ce point de vue que le résultat de ses efforts, provoquant le devoir de rendre à César ce qui lui revient de droit ou plutôt en politique en tant que président de la Fédération départementale du Pds à Saint-Louis. Si l’ancien maire de ladite ville a réussi à s’accaparer de la base de Saint-Louis, c’est surtout grâce à la défection de Me Ousmane Ngom, à la veille de la présidentielle 2000.

Entre 2001 et 2009, Ousmane Masseck dirigera tour à tour le département du Tourisme, celui du Tourisme et des Transports aériens, celui des Collectivités locales sans oublier le grade de ministre d’Etat qui y fut greffé à un moment. Ces postes ministériels réussirent surtout à renforcer l’homme dans son leadership au point qu’il dut assumer le rôle de Président du Conseil des Ministres du Tourisme de l’OCI, Président de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), mais aussi et surtout la charge de Représentant Afrique de la Commission Décentralisation de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) entre autres. Cela traduit l’aura et le charisme du ministre en question sur le plan national et international.

Député et maire, sur la trace de ceux qui font l’image de Saint-Louis
En dehors des postes nominatifs dont la charge de Président du Conseil économique et social (après la brouille entre Wade et Me Mbaye Jacques Diop en 2008), Ousmane Masseck a aussi obtenu des postes électifs d’envergure. Son statut de premier militant du Pds à Saint-Louis département, va favoriser son élection en tant que député lors des législatives de 2002. Dans la même année, le libéral deviendra le 31e mairie de Saint-Louis, ville qu’il dirigera entre 2002 et 2009 en remplacement à Abdoulaye Diaw Chimère. Il suivit en cela les traces de son père, Masseck Ndiaye, lui-même ancien maire de la ville de Saint-Louis.

Même s’il a rompu les amarres avec le Pds au crépuscule de sa vie, Ousmane Masseck Ndiaye n’a jamais cessé d’être libéral. A la veille des législatives de 2012, dépité par la façon dont la liste du Pds avait été faite, le successeur de Cheikh Bamba Dièye à la mairie de Saint-Louis rejoignit Pape Diop, ancien maire de Dakar et ex-compagnon au sein du Pds qui avait déjà mis sur pied l’alliance Bokk Guis Guis. Cloué au lit par une maladie, il décède finalement le 9 janvier 2013, à l’âge de 57 ans.

Une personnalité au sens d’humanisme sans limites
De l’avis de beaucoup de ses anciens administrés, Ousmane Masseck fait partie des meilleurs maires de Saint-Louis. En tout cas, son passage à la tête de la commune a offert à la ville un visage reluisant. A l’annonce de sa mort, son successeur Cheikh Bamba Dièye dépeignait « une grande personnalité de la ville de Saint-Louis qui s’est battue pour qu’elle figure dans le cercle des meilleures villes de l’Afrique de l’Ouest’’. Loin d’être un témoignage de circonstances, cette allégation de l’alors maire de Saint-Louis reflétait la vérité des faits.

Quelque politicien qu’il fût, Ousmane Masseck, quoique animé par le désir d’élargir sa base, ne fit pas montre de fausse générosité. A en croire le défut Elhadji Alioune Badara Diagne Golbert, l’homme avait le coeur à la main: « très souvent, il est venu chez moi avec des enveloppes me demandant de les distribuer dans l’anonymat à des populations démunies ». Le livre des témoignages à titre posthume sur l’ancien maire montre que sa vie et son vécu n’ont pas été une vaine affaires. Ils renferment en eux des chapitres entiers de courage, d’abnégation, de défis, d’altruisme et par-dessus tout de croyance et de conviction.

Par Ababacar Gaye/SeneNews

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