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mardi 10 Sep 2024
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Société

Contribution : Un nouveau départ pour le Sénégal

Et maintenant !

Que ce fut long, difficile et pénible. Le chemin a été jonché d’épines, parsemé d’obstacles, jalonné d’écueils, un véritable parcours du combattant.
Le géant baobab post-colonial symbole vivant de soixante-quatre ans d’archaïsme politique, d’immobilisme économique, de stagnation sociale, d’arriération culturelle dont la solidité et la robustesse n’ont pu résister à la forte amplitude du séisme électoral du 24 mars 2024, s’est enfin effondré.
Par son courage, sa volonté, sa détermination son abnégation, sa résistance, sa résilience au prix de lourds sacrifices, le peuple debout, impérial a été le principal artisan de cette victoire historique éclatante. Bravo à cette vaillante jeunesse qui a été le fer de lance, la locomotive de ce changement inédit. Nous sommes fiers d’appartenir à ce peuple admirable qui, dans les moments critiques de notre évolution politique, a su administrer une magistrale leçon de maturité et de responsabilité à notre classe politique. Par ce vote massif du 24 mars, les Sénégalais dans leur écrasante majorité ont opté pour un véritable changement adossé à des ruptures profondes porteuses d’essor économique et de progrès social. Ces transformations structurelles auxquelles nous aspirons tous ne vont point s’opérer comme par un coup de baguette magique. Elles exigent une mobilisation sociale de tous les instants, un engagement citoyen sans failles, une ferveur populaire, une vision stratégique reposant sur une planification rationnelle des besoins et une hiérarchisation des priorités. Aujourd’hui tout est urgent car le legs est problématique et l’héritage compromettant. En effet, quand on mesure l’ampleur des dégâts, du mal, du carnage financier engendré par une gouvernance nauséeuse et nauséabonde de douze années de règne de Macky Sall, on comprend alors l’étendue du travail et l’immensité de la tâche qui attendent les nouvelles autorités à la tête du pays. Il faudra non seulement retrousser les manches, se ceindre les reins mais surtout avoir à l’oeil et neutraliser cette armada nuisible et dangereuse d’affairistes assis sur une manne financière prêt à toutes les compromissions pour se repositionner, de maîtres chanteurs excellant dans la démagogie et l’opportunisme, de manipulateurs rompus dans l’art de la désinformation et de la propagande, de politiciens professionnels rentiers de situations, spécialistes dans les combines et magouilles, de forces d’inertie adeptes du statut quo et de la préservation de leurs intérêts égoïstes, de renégats tapis dans l’ombre et au service d’intérêts étrangers oeuvrant inlassablement pour la perpétuation de la domination néo-coloniale. Ces forces bien organisées et puissantes dont la capacité de nuisance est bien réelle sont déjà en mission, occupant les plateaux de télévision et profitant de tous les canaux de communication à leur disposition pour distiller à doses homéopathiques une propagande insidieuse articulée autour de stratégies de communication sur fond de dénonciation, de délation, de calomnies. Ces apprentis néo-opposants non encore exercés à la tâche et bien maladroits dans leur nouvelle posture de contradicteurs mal inspirés ne cessent de répéter à satiété des promesses non tenues et des reniements de la part des nouvelles autorités qui n’ont même pas encore fait deux mois à la tête de l’état. Dans leur délectation morbide, ils rappellent à l’envi aux autorités leurs promesses de réduction des denrées alimentaires du chômage des jeunes, du respect de l’appel à candidature comme si leur réalisation procède de solutions automatiques ou préfabriquées. Ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin et leur campagne de déstabilisation continuera en s’intensifiant.
Aussi les autorités doivent-elles faire preuve de lucidité et d’intelligence situationnelle en refusant de laisser enfermer dans une tyrannie des urgences et priorités. Moins de paroles et plus d’actes certes!
Mais il faut agir sur la base de formulation de besoins et de priorités issus d’un diagnostic situationnel rigoureux tout en tenant compte des contraintes identifiées.
Comprendre qu’il n’y a pas de solutions parfaites, absolues mais partielles toujours liées à un contexte bien défini mais dynamique c’est accepter que  » agir c’est s’astreindre à des solutions imparfaites  » C’est pourquoi dans leur volonté d’impulser un changement systémique nos autorités ne manqueront pas de se heurter à des difficultés, des obstacles, des résistances, de se confronter à des erreurs d’analyse et d’appréciation qui nécessiteront indubitablement des réajustements, des réorientations et des rectifications. Que cela ne les émeut pas outre mesure, c’est dans l’ordre normal des choses.
Tel un maçon au pied du mur, ils devront toujours être à l’œuvre car les attentes sont fortes et l’espoir immense. Pour le moment les actes posés sont rassurants et les cris d’orfraie des vaincus aigris et revanchards n’y feront rien et ne doivent nullement les dévier, les détourner de leur volonté affirmé de rompre définitivement avec une gouvernance bancale, désastreuse et calamiteuse qui nous a valu d’être parmi les vingt-trois pays les plus pauvres au monde.
Changer de direction et maintenir le cap sur les ruptures paradigmatiques annoncées requiert une nouvelle mentalité de conquérant , une éthique comportementale davantage orientée vers le respect scrupuleux du bien public, la protection jalouse de nos ressources et richesses, la répression sans merci des délinquants financiers et des detourneurs de deniers publics tout celà accompagnées de décisions et de mesures fortes dont la liste ci-dessous est loin d’être exhaustive :

  • réformer nos institutions pour une séparation plus nette des pouvoirs;
  • promouvoir la citoyenneté et renforcer la démocratie pour en faire des leviers de participation active à la gestion des affaires publiques ;
  • dépolitiser l’administration en la débarrassant de toutes ses pourritures qui l’ont gangrénée;
  • mettre fin à l’instrumentalisation de la justice pour la rendre plus indépendante ;
  • combattre sans faiblesse le clientélisme politique, le népotisme, la gabégie, la corruption;
  • lutter farouchement contre la prédation et la spoliation foncière ;
  • reprendre en main nos ressources naturelles dont les premiers bénéficiaires sont les populations ;
  • réaliser la souveraineté et la sécurité alimentaire ;
  • valoriser un secteur industriel dynamique capable de soutenir un développement endogène ;
  • repenser notre système éducatif pour l’adapter à nos réalités économiques, sociables et culturelles ;
  • mettre l’accent sur la formation professionnelle pour booster l’employabilité et l’entrepreneuriat dans une perspective de réduction significative du chômage des jeunes ;
    La déclinaison de ces mesures phares loin d’être complètes ne saurait être une panacée mais un référentiel d’action à entreprendre dans le court, moyen et long terme pour sortir notre pays du ghetto de la pauvreté et l’engager résolument dans la voie d’un développement harmonieux. Elles doivent être encadrées et soutenues par une communication gouvernementale proactive fondée sur l’anticipation et une démarche d’explication et de prévention afin de contrarier ou d’annihiler toute velléité et tentative de brouillage ou sabotage de l’activité étatique.
    Inscrire le triptyque  » jub, jubal, jubanti  » dans une pédagogie de l’exemple et de la persuasion et en faire l’axe vectoriel dans la mise œuvre des politiques publiques voilà le principal défi et pari à gagner.
    Dagobert Zaccaria

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