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jeudi 25 Avr 2024
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Pourquoi le modèle Élitiste de l’UGB doit être maintenu par l’État du Sénégal

Faites croire en une personne qu’elle est spéciale et vous verrez ce qu’elle peut accomplir : pourquoi le modèle élitiste de l’Université Gaston Berger (UGB) doit être maintenu par l’Etat du Sénégal

Un sentiment d’appartenance justifié

Des années auparavant, j’étais Steward. Avant chaque vol, je participais avec des collègues de diverses nationalités à un briefing de préparation de vol. Nous sortions toujours notre documentation personnelle incluant, entre autres, nos licence professionnelle et passeport pour nous assurer de la conformité de notre documentation avec les règlements internationaux régissant le secteur aérien. A chaque fois que je sortais mon passeport, certains me taquinaient en demandant s’il s’agissait du passeport de l’Union Européenne, je répondais avec beaucoup de fierté que c’était plutôt celui de la République du Sénégal. Cette anecdote montre que l’identité est toujours entre affirmation (ce que l’on est) et distinction (ce que l’on n’est pas).

Le 17 Décembre passé, lors de l’anniversaire de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis des milliers de Sénégalais ont manifesté ce sentiment d’appartenance à la même université que nous appelons affectueusement Sanar. De la première à la dernière génération, les témoignages ont fusé de partout. Nous avons lu certains souvenirs partagés notamment par Dr. Abdourahmane Diouf et l’Honorable Député Ousmane Sonko.

De la vision de Senghor à la quête d’excellence des Sanarois

Née de la vision du premier président Léopold Sédar Senghor d’instituer un pôle d’excellence auquel accéderaient toutes les couches sociales à la seule condition d’avoir un cursus scolaire bien au-dessus de la moyenne, l’Université Gaston Berger a, au fil des ans, été marquée par la quête d’excellence caractérisée par les différentes innovations des Recteurs, Directeurs des œuvres sociales, Personnel d’Enseignement et de Recherche, Personnels administratifs, techniques et de service, et étudiants.

Loin d’un cadre où tout se résume à l’acquisition et à la restitution du savoir, l’Université Gaston Berger a permis à plusieurs étudiants d’émerger en tant qu’entrepreneurs privés ou sociaux, leaders civiques ou politiques, artistes, communicants et enseignants. Les innovations se voyaient même dans les menus présentés par les traiteurs des restaurants universitaires.

L’intensité des émotions partagées depuis le 17 Décembre par les anciens et actuels étudiants s’explique par cette saine émulation que l’Université Gaston Berger inculque à tous ses étudiants. Ces derniers sont conscients que l’excellence peut ou ne pas être un don, mais dans tous les cas il est nécessaire de s’exercer à défaut de son maintien, à sa conquête.

Un modèle élitiste à ne pas sacrifier

Le trentième anniversaire de l’Université Gaston Berger est une opportunité pour se rappeler que celle-ci est un produit typiquement africain. De l’architecture des logements du campus social rappelant Tombouctou à la terminologie désignant ces résidences (villages universitaires), l’Université Gaston Berger se présente en un modèle prouvant qu’avec un volontarisme étatique et l’inclusion des spécialistes concernés, on peut dans tous les domaines aboutir à un résultat digne d’un chef d’œuvre.

Cependant, le droit à l’éducation de tous ne doit pas être un prétexte pour sacrifier le pôle d’excellence que l’Université Gaston Berger a toujours été. Si aujourd’hui, on célèbre l’Université Gaston Berger c’est grâce au fait qu’elle ait été un environnement catalyseur de compétences et de connaissances pour ses anciens étudiants au grand bénéfice du Sénégal, de l’Afrique et du monde entier.

Ces dernières années, la perspective de l’Etat du Sénégal d’orienter tous les bacheliers est certes salutaire si l’on sait que seulement moins de 10 pour cent d’étudiants africains accèdent à l’enseignement supérieur.

Toutefois, l’Etat gagnerait à conserver le modèle élitiste de l’Université Gaston Berger en associant ses alumnus et son personnel à réfléchir sur comment réaliser les besoins en investissement et en ressources humaines pour graver dans le marbre le crédo de Sanar « L’excellence au Service du Développement » de l’Afrique.

Cheikh Tourad Traoré

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