A quelques encablures de Marché Bou Bess en plein cœur de Guédiawaye, les habitants ne semblent guère mesurer l’ampleur du danger que représente la pandémie. Malgré les importantes mesures préventives du ministère de la Santé et de l’Action sociale, les campagnes de sensibilisations pour stopper la pandémie du Covid-19, les populations ne respectent pas les mesures barrières comme si, elles défient la maladie.
Un tour à Guédiawaye plus précisément au marché « Bou Bess », une zone où vendeurs, charretiers, chauffeurs cohabitent
Dans cette localité, certaines populations semblent pratiquement déconnectées de la réalité car beaucoup ne respectent pas les mesures barrières malgré la pandémie et ses lots de morts et de contaminés.
Les populations font la sourde oreille ou refusent le port obligatoire du masque. L’on se demande même : à quoi les multiples campagnes de sensibilisation ont servi ?
« Ici le mode de vie et celui du travail restent les mêmes. Les populations courent au quotidien le risque d’attraper et de propager le virus à une vitesse exponentielle au cours de leur déplacement au marché Thiaroye », déclare Aly Fall conducteur.
Il poursuit : « Malgré la psychose générale installée par les médias à travers les informations qu’ils donnent sur le nombre de mort et de contaminés rien n’a changé et les vieilles habitudes sont toujours là. Le Coronavirus semble pas ébranler les vendeurs et clients qui continuent de vaquer à leur occupation comme si rien n’était », regrette-t-il.
Il rajoute : « Comme vous le voyez, les gens forment de petits groupes par ci par là autour de la théière, des gargotes pendant leurs heures du petit déjeuner et du déjeuner. Et n’hésitent pas de s’adonner aux commérages sur la Covid-19. Rare sont ceux qui respectent la distanciation d’un mètre ou deux et le port du masque ».
Revenant sur les mesures prises par le gouvernement, M. Fall avance : « Je ne partage pas cette décision. Nous sommes des pères et soutiens de familles. Nous ne pouvons en aucun cas rester cloitrer à la maison pendant une ou des semaines tout en espérant que la situation du pays revienne à la normale. Par contre, le gouvernement aurait dû s’organiser afin que chaque père de famille puisse avoir de quoi nourrir ses enfants pendant ces moments de confinements partiels ».
Il rajoute : « Nous sommes conscients de la dangerosité de la maladie mais que faire, nous n’avons pas le choix. Nous le défions tous les jours au péril de notre vie la pandémie. Face à ce dilemme personne ne peut respecter à la lettre les mesures édictées par les autorités sanitaires ».
Dans ce brouhaha avec des klaxons de voitures particuliers et de clandos et une poussière indescriptible, le vieux Modou, un des vétérans du marché, la cinquantaine sonnée, en grand boubou bleu et un bonnet bien serrée sur la tête, tente bien que mal à expliquer la situation de la pandémie et le comportement des populations qui semblent défier le coronavirus.
« Nous entendons beaucoup parler de cette maladie mais notre soucis est que nous ne voyons nulle part un malade guéri qui s’exprime à la télévision encore moins dans les médias. Aujourd’hui, nous savons que personne n’est à l’abri si le virus est capable de résister à la chaleur, de se balader de main en main. Donc qui peut échapper à ça. C’est pour cette raison que nous renouvelons notre foi en Dieu et continuons de garder intact nos vieilles habitudes qui consistent à travailler tout en se protégeant mutuellement », a laissé entendre le vieux Modou tout en tenant son cure dent à la main.
« La maladie, c’est un avertissement de Dieu et le moment est venu de se repentir tout en implorant le pardon du bon Dieu. Il y a beaucoup de péchés, beaucoup de trahisons. Le mal est érigé en règle. On assiste à la promotion de la médiocrité sur la méritocratie », dira-t-il.
Source: Sunuplanet24.com
