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vendredi 26 Avr 2024
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Écomomie

Emploi des Jeunes: l’agriculture , une piste de solution à prendre au sérieux.

EMPLOI DES JEUNES :  

Le développement du secteur agricole constitue le moteur de ces stratégies : la politique nationale de développement visait essentiellement à diversifier les cultures, à améliorer la productivité et à promouvoir les cultures irriguées et les entreprises à vocation agricole dans les zones rurales. Il faut signaler que l’agriculture est toujours le secteur qui offre le plus d’emplois au Sénégal (78% selon Youth Map Sénégal 2011) et jouit d’un grand soutien de la communauté des donateurs et notamment par le gouvernement américain à travers son programme « Feed the Future ». Par ailleurs, la crise alimentaire de 2008 a incité l’état à créer et à mettre en œuvre la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA) qui vise à créer des emplois, surtout pour les jeunes, en rapport avec les investissements réalisés. Mais malgré la bonne performance du secteur agricole, le chômage et l’inactivité se maintiennent toujours à un niveau élevé avec un taux de 48% en 2011 avec 61% des jeunes âgés de moins de 25 ans au chômage (source : Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal (ESPS), 2011). Au Sénégal, le marché du travail se caractérise généralement par : • un nombre limité d’emplois dans le secteur formel peu développé ; • des taux élevés de chômage urbain surtout parmi les jeunes (ESPS, 2011) ; • un chômage chronique dans les zones rurales causant un exode vers les zones urbaines surtout de la part des jeunes. Face à ces problèmes d’emploi, le gouvernement du Sénégal dans ses documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DRSP I et II) a privilégié la promotion d’activités à haute intensité de main d’œuvres telles que l’agriculture, l’élevage, la pêche et la foresterie. Dans sa Stratégie de Croissance Accélérée (SCA), le gouvernement du Sénégal a ciblé cinq grappes de croissance prometteuses – l’agro-industrie et l’agro-alimentaire, la pêche, le tourisme et l’industrie des arts et métiers, le secteur du textile-vêtements et les TIC – dont les implications en termes d’emplois permettraient d’absorber une part substantielle du chômage.

Le problème de l’emploi des jeunes n’est pas un problème nouveau mais la crise économique et les changements démographiques que la population a connus ne font que l’exacerber. En effet, la part des jeunes dans la population active augmente rapidement. Selon le rapport 2007 de la Banque Mondiale sur le marché du travail, plus de 100 000 jeunes demandeurs d’emplois (âgés entre 15 et 34 ans) arrivent chaque année sur le marché du travail sénégalais. La plupart d’entre eux travaillent dans le secteur informel et entreprennent des activités économiques traditionnelles à faible rendement telles que l’agriculture vivrière ou les activités informelles et urbaines de subsistance. Au Sénégal, en effet, l’augmentation de l’offre en main d’œuvre a eu essentiellement lieu dans le secteur informel qui représente jusqu’à 97% des nouveaux emplois créés (Banque Mondiale, 2007).

Il est nécessaire de souligner le rôle majeur de l’agriculture dans la création d’emplois. Aussi, l’augmentation de la productivité des petites unités de production dans les pays agraires comme le Sénégal devrait être une priorité dans la mesure où le marché du travail urbain ne fournit pas des emplois de qualité et en nombre suffisant à cause, partiellement, du rythme effréné de l’urbanisation. L’amélioration de la productivité dans les secteurs traditionnel et informel pourrait contribuer à l’amélioration du niveau de vie et soutenir ainsi la demande nationale. Ceci pourrait être également bénéfique pour l’économie sénégalaise dont la compétitivité reste faible et ne lui permet pas de développer outre mesure ses échanges avec l’extérieur. Dans cette perspective, il est nécessaire de favoriser les initiatives aussi bien publiques que privées surtout pour moderniser le secteur agricole et faciliter l’accès aux crédits afin d’encourager les investissements et l’entrepreneuriat.

Parmi les obstacles rencontrés par les jeunes sur le marché du travail, il faut citer l’inadéquation entre l’offre et la demande (Banque Mondiale, 2007). D’un côté, le manque d’information amène les entreprises à retarder le recrutement, ce qui profite au secteur informel pour lequel l’embauche repose sur un ensemble de critères qui ne prend pas nécessairement en compte les qualifications des employés. D’un autre côté, l’inadéquation entre la formation des demandeurs de travail et les offres d’emploi doit être soulignée. Ainsi, pour aider à satisfaire les demandes d’emplois et les besoins en termes de compétences et de qualifications, il serait nécessaire de mieux comprendre les informations disponibles sur le marché de l’emploi à travers des consultations participatives entre les principaux intervenants sur ce marché. Une des solutions que le Sénégal examine depuis des années consiste à mettre en place un institut consacré à l’étude de l’emploi et des qualifications professionnelles. Il existe aussi un autre problème qui concerne certaines catégories de travailleurs qui bénéficient d’une rémunération qui dépasse la valeur de leur contribution à la productivité de l’entreprise, ce qui a pour effet de porter atteinte à la valeur des qualifications réelles.

Quant à l’évaluation des opportunités d’emploi des jeunes dans le secteur agricole au Nord du Sénégal, les priorités doivent être réexaminées. En effet, il importe d’identifier des opportunités appropriées et réalisables d’emploi des jeunes et de développement des entreprises dans les sous-secteurs et les chaînes de valeur agricoles clés qui présentent un potentiel de croissance (comme le riz, les produits laitiers, la tomate, l’horticulture, la transformation, l’emballage, le transport, la commercialisation…). A cet effet, une approche factuelle basée sur des évidences doit être adoptée en ce qui concerne les activités et l’emploi des jeunes en plus de la collecte de nouvelles données sur le marché du travail (par exemple, les enquêtes sur les ménages et sur l’emploi des jeunes, l’enquête des entreprises et les groupes de discussion). De plus, un retour d’information rigoureux sur les projets et les expériences de terrain en matière de formation des jeunes et l’application de modèles efficaces de chaînes de valeur constituent une autre priorité qui doit être prise en considération dans le futur.

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EMPLOI DES JEUNES AU NORD DU SENEGAL : Créer des Opportunités de Travail pour les Jeunes

Rapport Final Mars 2013

 Elaboré par :  Damien Échevin , Momar Balde Sylla,  Mamadou Alhadji Ly , Fatoumata Gueye Cissé Seck

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