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Portrait du mois : Gaston Berger

Après sa naissance au Sénégal (alors colonie française), quarteron (né d’un père métis dont la mère, Fatou Diagne, était sénégalaise1,2), il suit ses études primaires et secondaires au lycée de Perpignan. Le 30 septembre 1914, la veille de ses 18 ans, Gaston Berger devance l’appel et s’engage volontairement dans l’armée française. Il reste sous l’uniforme durant cinq ans. Il passe près de trois années sur divers fronts, de novembre 1915 à août 1918 ; il participe à la campagne d’Orient, de la Grèce aux Dardanelles. Il en revient officier et décoré de la Croix de guerre3. Après la guerre, il est embauché dans une huilerie de Marseille, dont il prend la direction.

À 25 ans, passionné de philosophie, il décide de poursuivre ses études et prépare le baccalauréat au Lycée Thiers. Il s’inscrit ensuite à l’université d’Aix-en-Provence, où il étudie la philosophie de Maurice Blondel. Après avoir passé sa licence en 1924, il obtient son diplôme d’études supérieures avec un mémoire sur les Relations entre les conditions d’intelligibilité et le problème de la contingence.

En 1926, Gaston Berger fonde à Marseille, avec quelques amis, la Société des études philosophiques du Sud-Est. Après trois numéros, le bulletin de la société devient en 1928 une revue à part entière, Les Études philosophiques, qui sont aujourd’hui publiées par les Presses universitaires de France.

Après avoir été gérant d’une fabrique d’engrais dans le sud-est dans les années 1930, il fonde le Centre universitaire international et des centres de prospective, tout en poursuivant son activité de directeur des Études philosophiques. En 1937, Gaston Berger est à l’origine de la création du comité de liaison des sociétés françaises de philosophie, qui deviendra en 1966 l’Association des sociétés de philosophie de langue française (ASPLF). Il préside en 1938 le premier Congrès national des sociétés françaises de philosophie4.

En juin 1941, il obtient un doctorat à la faculté des Lettres d’Aix, avec deux thèses, l’une portant sur Le Cogito dans la philosophie de Husserl, l’autre sur Les Conditions de la connaissance : essai d’une théorétique pureSimone Weil en fait un compte rendu dans les Cahiers du Sud5. Il participe à la Résistance tout en enseignant comme chargé de cours à l’université. À la Libération d’Aix-en-Provence, en 1944, il y est nommé professeur titulaire de chaire.

Il quitte cependant la faculté des lettres d’Aix-en-Provence en 1947 à l’invitation d’universités américaines6. En 1949, il devient alors secrétaire général de la Commission Fulbright, chargé des relations culturelles entre la France et les États-Unis.

De 1953 à 1960, il assure la direction générale de l’enseignement supérieur au ministère de l’Éducation nationale, ce qui lui permet de travailler à la modernisation de l’Université française et d’« augmenter considérablement le nombre des chaires de philosophie dans les facultés7. »

Il est élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1955. Il fonde la revue Prospective et le centre du même nom avec André Gros en 1957. Il crée l’IAE de Paris avec Robert Goetz en 1956 et l’INSA de Lyon avec le recteur Capelle en 1957.

Il trouve la mort dans un accident automobile en 1960 quelques mois après avoir quitté ses fonctions et sa nomination à l’École pratique des hautes études8.

Son goût pour la diversité, ses multiples intérêts allant des langues (il en avait étudié une demi-douzaine, dont le chinois) au sport le conduisent à poser les premiers jalons d’une discipline transverse (une « indiscipline intellectuelle » selon le Commissaire au Plan Pierre Massé): la prospective.

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